On nous exploite!

Etant particulièrement concerné par la mesure, je voudrais réagir à propos de l'importante réduction du nombre de places accordées aux mathématiciens pour la session 2006 du concours externe de recrutement de professeurs agrégés stagiaires, ou agrèg' pour les intimes. Il est en effet stipulé dans le dernier B.O. que seulement 267 postes seront à pourvoir l'an prochain, contre 382 cette année. L'écart est moindre si l'on compare ce chiffre à ceux des années précédentes (300 postes en 2000, 310 en 2001, 320 en 2002, 360 en 2003 et 321 en 2004), mais on peut tout de même regretter la confirmation de la tendance actuelle qui vise à sacrifier pour des questions de gros sous le système éducatif actuel qui, quoi qu'en disent les mauvaises langues, offre encore aux étudiants un enseignement de qualité. Car s'il ne s'agit pour l'instant que de quelques matheux de plus qui resteront sur le carreau, le plus inquiétant, aux vues des propos du ministre délégué à l'enseignement supérieur et à la recherche, M. François Goulard, est sans doute à venir. En effet, celui-ci a plus ou moins directement remis en cause l'existence même de l'agrégation. Alors qu'adviendra-t-il de nous, pauvres petits normaliens recrutés pour obtenir l'agrégation et dont on a en définitive plus vraiment besoin? Car une chose est sûre, ce n'est pas à la recherche que sera consacré l'argent gagné sur l'enseignement. Alors que doit-on faire? Le prendre avec humour, comme le directeur de l'école qui, interrogé sur le sujet, avait déclaré qu' au moins les élèves du département de mathématique se mettront peut-être à travailler. Il précisait d'ailleurs que le niveau de l'agrégation de mathématique avait vu son niveau baisser dangereusement, il n'y a qu'à observer ce qu'il se passe ici à l'ENS de Lyon pour le constater, la rentrée pour la préparation à l'agrégation de mathématique aura lieu le 27 septembre alors que les biologistes sont en examen blanc depuis le 2. Bien sûr il est regrettable que tant de postes aient été supprimés, mais en ce qui concerne les élèves de l'ENS, ils doivent pouvoir se placer dans les 267 premiers candidats, quitte à supprimer la semaine d'interruption pédagogique des cours si cela leur semble enfin nécessaire. Pour des raisons évidentes, je ne citerai pas mes sources, mais ceux d'entre vous qui les retrouveront verront qu'on peut lire beaucoup de réactions alarmées, mais aussi toutes sortes de réactions dans ce même genre. Alors devant tant de cynisme, je préfère me retirer, en répondant qu'au fond on y gagne tous dans cette histoire, car pour celui qui se classe premier, rien ne change, et de son côté le dernier fait un bond de 115 places. Quant aux autres, par linéarité...

Lakao

Dans la prochaine Tartine, nous évoquerons la décision scandaleuse de bloquer les entrées de la résidence après une heure du matin.

La Tartine n°32 - Répondre à cet article
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