Etre à l'ENS,

un atout pour choper ?

Selon certaines théories de biologistes, notre volonté d'avoir une belle apparence, de la culture et surtout une bonne situation sociale n'aurait qu'un seul but: convaincre un partenaire potentiel que nous avons des gènes de premier choix et donc choper plus facilement. Etre à l'ENS devrait donc plutôt être un avantage dans cette recherche existentielle. Eh bien, ce n'est pas si sûr. Déjà, parce que faut bien le dire, cette école elle est pas si connue que ça et puis parfois ça réserve de mauvaises surprises.

Par exemple cet été, j'étais avec une copine en vacances et nous rencontrons des jeunes gens, qui, on le notera, avaient chacun leur tente pour de sombres raisons de confort. S'ensuit la classique évaluation réciproque de la potentialité de nos gènes avec, entre autres, tu fais quoi dans la vie?. Au début, je ne sais pas pourquoi, je me méfie et je dis simplement maitrise de bio. Et vu que notre activité sociale avait l'air d'être un sujet qui les intéressait particulièrement (était-ce dû au fait qu'ils approchaient la trentaine?), j'ai fini par expliquer que j'étais à l'ENS.

Et là, ils me sortent: Une normalienne! Ca tombe bien un de nos potes qui va arriver a fait Ulm. Et là, c'est le drame. Le pote en question est enchanté et me colle toute la soirée, pour me parler toute la soirée de Normal Sup, de la solidarité entre normaliens, de l'endogamie normalienne... j'en passe et des meilleures. Et accessoirement, il me drague comme de bien entendu: je suis psychologiquement réticent à la danse mais toi, tu danses vachement bien pour une normalienne. Et comme si ça ne suffisait pas, ses potes m'assimilent à ce crétin et quand ils me croisent dans la soirée ils me disent seulement Ah, voilà la petite intellectuelle.

Donc, en plus de me faire passer une soirée pourrie, ma soi-disante situation sociale me fait passer pour une grosse conne d'intellectuelle et pour choper autre chose que ce gros lourdaud, ben pas facile. Merci, l'ENS.

AJ

Ceci était un article de la liste KKtami, toujours là pour vous aider à choper.

La Tartine n°44 - Répondre à cet article
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