Nouvelle cuisine

La rédac' de La Tartine est allé à l'avant-première de Nouvelle cuisine... et a jugé que ça méritait une critique croisée.

La femme sous toutes ses coutures

(ou presque)

On n'a pas fini de découvrir les multiples facettes de la nature féminine. Qui a dit que l'âme de la femme était naturellement amour, tendresse et douceur ? Nouvelle cuisine met en avant une conception bien effrayante des femmes et montre une plasticité de la nature féminine au travers de 5 personnages. Alors quel type de femme êtes-vous ?

D'abord il existe l'ambitieuse, la femme forte sans aucun scrupule, belle, expérimentée et sûre d'elle. Fait étrange, cette Tante Mei a 64 ans et en paraît 30. Elle fait des raviolis maisons et les vend très cher à ses richissimes clientes. L'une d'elles est Madame Li. La femme superficielle. Elle veut récupérer son mari qui la délaisse grâce à Tante Mei et ira jusqu'au bout pour cela. Il y a aussi la femme détruite psychologiquement, une fille de 15 ans violée par son père et enceinte de 5 mois. La mère de cette fille, très dure en réalité, qui cherche par tous les moyens (peu légaux) à éviter que l'enfant naisse. Enfin, le dernier type de femme, l'amante. Monsieur Li trompe sa femme avec elle. Elle a 20 ans, elle est belle mais paraît sans âme ; rien ne semble la toucher que la satisfaction de ses désirs. Toutes ces femmes ont en commun une sombre histoire de cure de jouvence par traitement aux raviolis. L'image de l'homme quant à elle n'est pas reluisante car représentée uniquement par Monsieur Li qui dans quasiment toutes les scènes où il apparaît fait l'amour avec une femme différente. En tous cas une chose à retenir : réfléchissez avant de manger des raviolis. Et la prochaine critique sera celle de Bambi 2 (au moins dans Bambi la biche est un peu maternelle et aimante...).

MC

Plus de gingembre dans les raviolis

Quelques raviolis qui trempent dans une soupe. Il paraît que vos raviolis sont les plus chers? On prend son temps, comme Mme Li, à chercher cette fameuse recette sans le vouloir vraiment. Et à chercher ses effets sur Mme Li...

On imagine sans problèmes l'auteur de la nouvelle, la cuillère à la main, se poser les mêmes questions dans une gargote louche ou maison comme dans le film. A la prochaine maison Watami, on y réfléchira à deux fois.

Des goûts qui donnent la gerbe facilement, mais aussi des bruits : préparation, déglutition, fornication, sans oublier la grande scène dans la baignoire, ne sont qu'un même son affreux - merci le son à fond du cinéma, merci le preneur de son. Un film qui fait appel à tous les sens, finalement : même l'odeur de la peau sent le poisson dans la salle de cinéma.

Un moment fatigant, donc, mais un grand moment de cinéma.

GLau

Si vous avez le temps, dans le rayon asiatique strange, allez voir la Saveur de la pastèque tant que ça passe encore...

La Tartine n°44 - Répondre à cet article
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