Surface

Une nouvelle série est arrivée dans les foyers étudiants: après Oz, 24, Lost, Carnivàle et Desperate Housewives, voici donc Surface.

Plic, ploc, la petite musique-attention-quelque-chose-va-arriver- ou-alors-non-on-vous-a-eus-en-fait est bien au rendez-vous quand la biologiste dans son submersible s'approche du trou phosphorescent, quand le garçon qui faisait du ski nautique se retrouve soudain seul dans l'eau (et en plus il fait nuit!). Et de manière générale, ce petit avertissement sonore retentit dès qu'on s'approche trop près de l'eau. Et s'il s'agit alors de personnages totalement inconnus jusqu'ici, on peut être sûr qu'ils vont y passer.

Surface est une série sympathique, qui suit bien évidemment la loi des séries (...), mais de manière pas trop ridicule ou prévisible. Il est surtout agréable de suivre l'évolution des épisodes au cours de la saison, avec visiblement une rentrée d'argent vers l'épisode 7 probablement grâce à des bons scores d'audience.

Et que font les producteurs d'une série avec des moyens supplémentaires? En premier lieu, ils achètent le speaker de Lost, celui à la voix grave et troublante, si si, annonçant Previously, dans cette série, il s'est passé des choses mystérieuses mais inquiétantes, et nos héros sont plus que jamais confrontés à des secrets impénétrables. Le danger augmente, l'envie de savoir aussi. Grâce à son organe incroyable, ce monsieur n'aura plus jamais à décrire la manière dont la lionne tapie derrière la fougère s'apprête à sauter sur le vieux phacochère et comment elle pourra enfin nourrir ses lionceaux qu'elle élève seule car bien sûr le papa est parti après le coït.

Surface, oui. L'héroïne, très bonne, n'est au début pas trop exploitée de ce côté-là, car il faut asseoir sa position de scientifique-maman avec du caractère. Mais vient un épisode où les scénaristes craquent complètement ou alors c'est vraiment du troisième degré, où Laura, en train de se tortiller sous l'eau pour réparer quelque chose, porte un maillot deux pièces très Alerte à Malibu-like, et au moment de remonter passe avec son décolleté bien devant la caméra. Après un autre passage en sous-vêtements parce qu'il faut bien traverser la baie pour aller chercher de l'aide, retour au calme et au chandail jusqu'au cou pendant quelque temps, peut-être qu'elle en a eu un peu marre.

Surface est aussi l'occasion de revoir des bonnes grosses scènes classiques, comme la traversée du couloir du lycée américain (avec les casiers de part et d'autre), où tout le monde regarde le héros bizarrement, chuchote et s'écarte de son passage car il est sur le moment en disgrâce. Ou encore l'enterrement d'un ado à l'église avec un portrait géant, la mère qui pleure en silence, le père qui la serre dans ses bras juste au moment où la caméra défile sur les rangs, le petit discours Oui, il souriait tout le temps, il était un bon fils et un bon camarade.

Sans oublier le moment où le mec et la nana, pensant leur fin proche - alors qu'on pourrait leur dire qu'ils vont s'en sortir de leur capsule - commencent à se raconter leurs supers souvenirs de quand leurs enfants grandissaient et à quel point c'était incroyable de les voir sourire blabla.

Surface: Vous n'irez pas à la mer cet été, Qu'y a-t-il de l'autre côté, Vous avez vu la taille de cette dent?, What was That?, etc.

Des monstres, des projets gouvernementaux secrets, de la foule dubitative, des références scientifiques, de la puberté, une vieille bobine qui révèle ses secrets (hommage à Lost ou plagiat éhonté?), des hallucinations, de la tectonique des plaques et de l'ADN, n'hésitez plus!

Et pour vous faire saliver sur les bêbêtes qui se font les crocs sur les requins et les baleines, une réplique inédite: It's like if Big Foot had sex with E.T..

Fanny
La Tartine n°50 - Répondre à cet article
La Tartine