Réponse à Thibaud Gruber de quelqu'un qui, il faut l'avouer, ne monte pas trop au front mais qui aime bien les gens polis, et que certaines choses restent à leur place. Plus généralement, je conspue tous ceux dont on n'a encore jamais entendu parler au bout de quelques semaines de mobilisation (dans notre école, disons tentative de mobilisation) et qui soudain arrivent dans la partie en proclamant oui il faudrait faire quelque chose, mais y réfléchir avant, je refuse de suivre ces anarchistes avilis et manipulés par les syndicats qui veulent nous montrer comment on fait. Remercions les cependant de quand même enfin en venir à s'intéresser à la question (ne fut-ce qu'en paroles), qui a tendance à laisser de marbre une belle part de l'école.
L'AG si critiquée a effectivement été un fiasco, le siège d'un débat de légitimité qui n'était pas celui attendu (pour aggraver cet échec général, les discours de tristement nombreuses personnes d'un bord ou de l'autre était par trop empreints de mépris et de provocation, voire d'une violence que j'ai retrouvée sans joie dans l'article de Thibaud) et qui donc n'a pas permis de parvenir au but avoué de l'évènement : discuter du CPE, réunir des propositions vis-à-vis de la mobilisation, et organiser également d'autres lieux de débats et conférences (nos confrères de l'ENS-LSH on été assez productifs sur ce dernier point, ceux parmi vous qui ont fait l'effort de traverser la rue le savent). Mais mettons un terme à la diabolisation du coeur de la mobilisation des ENS, je vous invite tous à venir à d'autres AG (même s'il faut s'aventurer jusqu'au Parvis Descartes) car c'est seulement là qu'une discussion suivie d'actes peut avoir lieu.
Du fonctionnement de la tribune, je dirai un mot : avant que l'AG ne commence, seuls étaient dans la tribune ceux qui avaient organisé l'évènement. Parmi eux uniquement des anti-CPE prônant une mobilisation maximale, c'est un fait malheureux mais personne d'autre n'a pris d'initiatives de ce genre. Cependant la réunion devait être un lieu de débat et concerner toutes les parties, ainsi la tribune a avant toute discussion demandé si ça composition convenait à tous. A la quasi-unanimité un membre supplémentaire s'est donc joint à eux, et s'il fut le seul contre-blocage, c'est bien car personne d'autre ne s'est manifesté. (la question quelqu'un d'autre encore ? a bien été posée à haute voix) On rappellera également que le rôle de la tribune se limite à l'organisation, et que les prises de parole de ses membres se font à titre personnel, excepté le petit baratin introducteur.
J'aimerais aussi reprendre quelques phrases de Thibaud qui tiennent parfois de la diffamation. Un des intervenants (un agrégatif d'histoire qui raisonnait par l'absurde) a cité le STO dans une comparaison. La réaction de la salle a été immédiate et tenait plus de la huée que de l'acclamation emphatique. A titre d'information, le vote qui était remis à l'AG suivante était l'approbation ou non d'un texte qui n'était pas encore publié ce lundi.
A propos des 5 pecos sur 900 qui ont voté, je tiens à préciser qu'il sagissait d'environ 80 étudiants de l'ENS-LSH, qui votaient pour le blocage de leur école. C'est peu de monde je suis d'accord, mais un blocage partiel ayant déjà tenu l'ENS-LSH cette journée toutes les personnes concernées savaient que la reconduction ou non du blocage serait votée le soir là. Quant au blocage de l'ENS Sciences, il n'en a encore jamais été question...
Et puis tant qu'on parle de faire pleurer dans les chaumières, décréter qu'un blocage ruine notre accès au savoir alors que nous sommes tous dans cette école sur une route étudiante des plus dorées tient quand même du grossier mélodrame. D'autant plus que le comité de mobilisation s'est battu avec l'administration pour maintenir la bibliothèque ouverte... Et en ce qui concerne la question qui est déduite de cette grande citation des droits de l'homme (oserai-je parler ici de blasphème ?) et qui affirmerait que nous ne sommes plus en démocratie, j'en suis encore rêveur...